Les wavegarden font régulièrement l’actualité et ce n’est que le début. Avec l’arrivée du surf aux JO, on risque d’en entendre parler encore un moment ! Il y a des sceptiques, des enthousiastes, des indécis. Alors, les vagues artificielles, bonne ou mauvaise chose ?

Wavegarden,
les avantages VS les inconvénients


Du surf partout, tout le temps

(+) C’est quand même cool de pouvoir trouver une vague parfaite sans se soucier des prévisions. Il suffit d’appuyer sur le bouton « ON », de régler la taille et c’est parti pour la journée.

(-) « Du surf partout, tout le temps » est-ce vraiment si cool que ça ? Au final le surf c’est aussi ça : checker les conditions pour le lendemain, imaginer les vagues qu’il y aura, se lever le matin et découvrir ce que l’océan nous réserve. Il y a parfois des bonnes surprises, des conditions annoncées pas au top mais qui au final se transforment en « session hold up ». Il y aussi le cas contraire qu’on a tous vécu, des conditions annoncées parfaites qui au final ne tiennent pas leur promesse et se transforment en conditions plus que moyennes avec du vent, des vagues qui ferment etc…

Ce qui fait la beauté de l’océan c’est son côté imprévisible. Personne ne sait exactement à quoi il va ressembler le lendemain voir même 1 ou 2 heures après…

surf-mauvais-temps

Une aubaine pour les débutants ?

(+) C’est vrai que les wavegarden vont être des bons outils pour les débutants. Une vague qui déroule, qui casse toujours au même endroit, pas de courant… Des conditions plus propices pour évoluer et apprendre plus rapidement.

(-) Là encore le système a ces limites. Surfer des vagues parfaites tout le temps est-ce vraiment une solution ? N’apprend t’on pas plus en surfant des conditions pourries, voir moyennes. Répéter les take off, les canards, les placements, les manœuvres. Surfer des conditions pas géniales permet d’être en forme le jour J, lorsque les conditions sont optimales.

 

Sauvage VS Artificiel ?

(+) La beauté du surf est en (grosse) partie due à l’environnement dans lequel il est pratiqué. L’océan est un terrain de jeu aussi magnifique, qu’immense. C’est à chaque fois un bonheur d’y rentrer. L’océan mais pas que… la plage, les dunes, la forêt, les rochers, les poissons, les bateaux, les mouettes, bref l’environnement qui entoure le spot. C’est aussi ça qu’on aime : le côté sauvage !

(-) Aura t’on les mêmes « plaisirs » avec une vague artificielle ? Bien qu’il soit probable qu’un peu de végétation entourera le bassin, des plages artificielles également. Mais l’univers et l’ambiance d’un vrai spot est-elle vraiment remplaçable ?

Wavegarden-surf

Des compétitions aux conditions optimales

(+) On peut imaginer que les wavegarden vont très rapidement accueillir des compétitions officielles (il y a d’ailleurs eu il y a quelques semaines une compétition avec les meilleurs surfeurs au monde à la fameuse Surf Ranch de Kelly Slater).

Même en surfant les meilleurs spots au monde, on n’est malheureusement jamais à l’abris de l’instabilité de l’océan. Sur une compétition, faut avouer, quand les conditions ne sont pas au rendez-vous, les séries peuvent paraître un peu longues, avec parfois 3 ou 4 vagues surfées seulement en 30 minutes.

Avec les wavegarden on aurait peut-être moins de moments creux et plus de spectacle.
On aurait aussi et surtout des horaires de compétition fixes, exit les reports de Call, les Days OFF, les waiting period. Une aubaine pour les organisateurs, le public et… le business.

(-) Encore une fois, les aléas de l’océan font partie de ce sport. Comme le vent pourrait l’être pour du kitesurf, la pluie pour une course automobile, le brouillard pour du ski…. C’est aussi ça faire un sport qui se pratique en milieu naturel.
Autre point : on connaît chaque année des rebondissements incroyables pendant les compétitions. Des vagues qui lèvent à la dernière minute d’une série et qui offrent des opportunités de scorer dans les dernières secondes et passer devant l’adversaire. Mais aussi des choix de placements, des choix de vagues, des jeux de priorité…. Le côté stratégique d’un heat (bien que poussé à l’extrême peut être très lourd) est important, il fait partie de la compétition et nous offre des belles surprises. Ça serait dommage que ce suspens, ces retournements de situation, cette incertitude soient balayés par des vagues livrées à la demande.

Démocratisation du surf

(+) L’intérêt d’une vague artificielle c’est aussi (et surtout ?) d’amener du surf là où il n’y en a pas. Qui sait, on pourra peut-être bientôt surfer à Dijon, à Clermont, à Strasbourg ou même à Orléans* (*…) !

Après tout, tout le monde n’a pas la chance de vivre proche de l’océan ou de pouvoir y passer ses vacances, les wavegarden leur ouvrent les portes du bonheur et leur permettraient de découvrir le plaisir de la glisse, même à 300, 400 ou 500 kilomètres de l’océan.

(-) Le risque n’est-il pas d’être trop gourmands ? Certes, le surf se démocratisera, deviendra un sport plus accessible, où qu’on soit. Mais cette démocratisation est-elle vraiment si bonne ? Pour le business certainement, pour les passionnés, pas sur… Les spots (naturels) étant déjà très / trop souvent blindés, cette vague de nouveaux pratiquants, qui se laisseront probablement tentés par des sessions en milieux naturels, ne sera t’elle pas fatale à la pratique du surf ? Les sessions de surf avec 3 personnes aux pics vont surement être une denrée encore plus rare. Préparez vos mollets il va falloir marcher 😉spot-surpeuplé

Alors, pour ou contre ?
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