Au grès d’une onde

par Corentin Ach

« Cette écume, cette odeur océanique, euphorique, ce soleil captivant, au rayon hispanique, lorsque d’un sourire et d’une bourrasque de vent ses cheveux blonds disparaissent au fin fond de la galaxie, accalmie dérangée, houle provoquée, laissant sur place ses plages ensablées et ses surfeurs au parfum salé, entrelacés entre les draps de Morphée et les méandres d’une drastique et mouvante réalité.

C’est cette sensation. Ce sentiment profond, cette proximité, avec les joyaux et les joies de l’océan. Certains parleront d’un style de vie, d’une culture, d’une façon de penser. D’autres le verront comme une simple préoccupation, ou un simple divertissement passager. Parmi nous, certains sauvent des vies, d’autres protègent le monde, le réparent, l’étudient. Des médecins, des charpentiers, des vendeurs de salades, des ingénieurs, des jeunes, des étudiants, des retraités, des enfants, des cons, des bavards, des timides, des extravertis, des altruistes, des sportifs, des artistes, des rigolos, des geeks. Il y en a de toutes sortes et de toutes les contrées. Mais dans cette dose de multiplicité, de vastitude, nous partageons tous la même vocation. Nous partageons tous le même intérêt.

Quand l’onde écumeuse apparait et parvient sur nos terres, alors seul cet unique désir fou et fougueux d’aventure, d’eau fraiche et de glisse, prospère, à tout jamais, dans les cieux de la mer.

Mais c’est plus qu’un cadre. C’est une peinture colorée et riche en émotions. C’est un écosystème de petites et de grandes choses. C’est une synergie, une recette, un mélange d’ingrédients euphoriques et transcendants. C’est les cheveux valsants, c’est l’agitation de l’eau, c’est le regard vers l’horizon, c’est les embruns sur le pare-brise, c’est le sable sur le visage, c’est l’amour d’un été, d’un instant, c’est la musique d’une guitare et d’une basse bien accordée, c’est un plat bien concocté, qui se mange chaud, froid, à toutes les sauces, c’est le plaisir de rouler, vers des contrées lointaines et authentiques, dans des décors faramineux, aussi fabuleux qu’amoureux. C’est aussi la belle rencontre. L’espoir d’une retrouvaille. C’est le coin d’un sourire, d’un regard perçant, lorsqu’au line-up elle s’étend de tout son corps, au grès des vagues et des tubes arrivants, te regardant, prête à partir, à s’élancer, au grès d’un mouvement, d’un geste, d’une manœuvre radicale et d’un détour bien déclenché. C’est l’essence d’un bonheur simple et lyrique, qui rassemble, qui regroupe, qui passionne, qui résonne, qui fait sens.

C’est un pain de mousse dans une mousse d’écume. C’est un costume à porter lorsque les temps se refroidissent, et c’est un corps bronzé mis à nu lorsque le doré ensoleillé réapparait. C’est la différence de styles, ce sont les différentes positions, les différentes formes. C’est la vivacité d’un short et la grasse d’un long. C’est ce minimum de matériel dans cette immensité naturelle. C’est cette maîtrise du temps, des conditions. Comme l’incertitude, l’attente, la patience, la lecture d’un horizon. Ce sont les couchés de soleil, les nuits chaudes, les feux de camps, les matinées de rosée, à 6h d’un été. C’est la découverte du monde, de nouvelles plages, de nouveaux environnements. C’est le Nord, le Sud, l’Ouest, l’Est. C’est cette réunion des points cardinaux.

C’est tout ça. Et rien d’autre que ça. Ça ne se décrit pas. Ça ne se rêve pas. Ça se vit. Ça se réalise, ça se partage, ça se sent, ça se véhicule.
Amis surfeurs et surfeuses, que le vent et la houle soient votre source d’inspiration, de création et de liberté.

Que les plages, les littoraux et les océans soient protégés et respectés. Que la vibe et le ride continuent à vous traverser. »

#daventuresetdeaufraîche