Salut à toi. Mathieu Quesada, je suis le fondateur d’having fun. Je parle rarement de moi ici mais il semble que le sujet s’y prête. Je voulais illustrer le lien entre passion et écologie, qui je pense est fort. Il l’a en tout cas été pour ma part. Ma passion pour le surf m’a amené à réfléchir sur plein de sujets, à changer mes habitudes, à changer ma consommation, à redéfinir mes envies et mes priorités… à devenir plus responsable et plus « écolo* ».
Je suis surement loin d’être seul dans ce cas… D’où vient la question : La passion est-elle une porte d’entrée à l’écologie ?
*pas forcément fan du terme « écolo », mais entendons par là : vivre et consommer de manière plus saine et plus responsable et s’engager pour la préservation de la planète et du vivant (ça ferait d ‘ailleurs un bon sujet d’article… « qu’est-ce qu’être écolo ? »)
Point de départ : la passion
Attiré par le surf depuis mes premières balades le long de la plage, j’enviais les surfeurs qui couraient pour se mettre à l’eau (en me demandant comme tout le monde, « pourquoi courent-ils avant d’aller à l’eau ? »). Je les voyais rentrer dans l’océan, sourire jusqu’aux oreilles, et faire corps avec lui, jouer avec les vagues qu’il leur offrait.
Excité comme eux dès qu’une vague au large se dessinait, j’examinais leur capacité à ramer, à bien se positionner, à se lever sur la planche, à prendre une direction, à suivre la vague et danser sur elle.
Je ne pouvais m’empêcher de commenter chaque faits et gestes, digne d’un commentateur télé. Mais j’enviais surtout la sensation qu’ils devaient avoir. Je ne l’expliquais pas vraiment mais j’adorais déjà ça…
C’est à 14 ans que je m’y mets, 3 cours de surf pour commencer. J’y réussi mes premiers take-off (action de se lever sur la planche), pour la plupart encore un peu hasardeux, avouons-le !
J’enchaine sur des cours de surf tous les samedis et s’en suit l’achat de ma propre planche et l’autonomie. Je ne manquais pas un créneau. Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il grêle (et ça fait mal !). D’ailleurs, je me surprenais même à courir sur la plage avant d’aller à l’eau, comme « eux ». Je tiens désormais un début d’explication : plus vite on court sur la plage, plus vite on rame après les vagues.
Je crois bien que j’étais accroc, que ce sport était devenu ma passion, que cette passion rythmait ma vie. En symbiose avec l’élément, mon planning hebdomadaire s’ajustait en fonction des vagues et des marées. (Il y a pire comme diapason !)
Au delà de la glisse, je crois bien que ce que j’aime le plus dans le surf c’est la connexion qu’il offre à la nature. La plage, les vagues, le vent, les bruits, les mouettes, les poissons, le paysage, l’écume, le soleil, les reflets, les embruns…
Du surf au plastique
Cette passion pour le surf m’a amené à me rendre régulièrement à l’océan. Dans l’eau, sur la plage, chaque session est l’occasion de voir des invités surprises : les déchets. Les plus présents sont les déchets plastique.
Voir son terrain de jeu détruit et pollué par des milliers de déchets fait mal au coeur. C’est de là que ma prise de conscience écologique commence.
Cela m’amène dans un premier temps à ramasser les déchets sur la plage, seul ou en rejoignant les initiatives de ramassage. Je me mets consciemment ou inconsciemment à sensibiliser autour de moi sur la pollution plastique (mes proches, mes amis, mes collègues). Pour appuyer mes constats, je m’informe, je lis des articles sur la pollution des océans, je regarde des vidéos, des documentaires.
Evidemment, ces premières étapes m’incitent a fortement réduire ma consommation de plastique à usage unique ou au moins à recycler ceux qui peuvent l’être.
Mais tout ceci me donne envie de faire plus.
« Comment consommer mieux en tant que surfeur ? »
Après le plastique s’en suit une réflexion sur mon champ d’action en tant que surfeur. Je me demande alors, comment devenir un surfeur plus responsable ?
Ma combinaison arrivant en fin de vie, je la remplace par une combinaison de surf écologique (en limestone, matière à base de calcaire, c’était l’une des seules options écolos disponibles à l’époque avec le yulex, voir mon article sur le sujet ici !).
Quelques mois plus tard, je décide de changer de planche de surf. Je m’intéresse aux planches de surf écologiques. Après un temps de réflexion, je décide de m’acheter une planche de surf en liège, sur mesure (modèle Korko de chez Notox). Une planche écologique, durable, qui ne nécessite pas de wax et qui est facilement réparable. L’idéal !
En parallèle, via ce blog je m’intéresse et mets en avant les marques de surf eco responsables (Notox, Picture Organic, Sooruz, Lastage, Patagonia, Laboratoires de Biarritz…). Je partage finalement mes recherches personnelles pour aider d’autres surfeurs/es à s’équiper de manière plus responsable.
D’ailleurs, si la thématique surf eco responsable t’intéresse, voici quelques articles :
- Notre sélection de combinaisons de surf écologiques
- La combinaison de surf en poudre d’huitres de Soöruz
- Le focus sur les boardshorts eco responsable Lastage
- Les planches de surf eco responsables Notox
Du surf à la vie de tous les jours : "Comment consommer mieux en tant que surfeur ?"
Du surf à la vie de tous les jours, cette envie de consommer mieux s’est étendue à tous les domaines.
C’est finalement la même démarche : comment faire mieux et réduire son impact ? On y prend goût et on se rend compte que ce n’est pas si compliqué (encore moins maintenant avec tous les contenus dispos et les marques eco friendly qui sont nées).
J’ai d’abord cherché à acheter des vêtements plus eco responsables, qui respectaient les hommes et l’environnement. Plus question d’acheter des vêtements fabriqués à l’autre bout du monde par des enfants.
Puis même démarche pour les cosmétiques : trouver des produits sains et naturels sans emballage.
J’ai amélioré mon alimentation en achetant bio et/ou local, j’ai aussi pris le réflexe du vrac. J’ai remplacé ma bouteille par une gourde. Bref, petit à petit j’ai cherché à progresser sur tous les domaines (comme nous sommes des milliers à le faire et tant mieux !).
Je m’intéresse désormais au minimalisme, à la sobriété, à l’activisme, à la slow life…
La passion comme déclencheur
Tout ça pour dire que le point de départ de cette prise de conscience écologique, cette volonté de mieux consommer a commencé sur la plage en allant surfer. En allant exercer ma passion.
Sans le surf aurai-je fait tout ça ? Je ne pense pas, du moins pas aussi vite. Ou il m’aurait fallu un autre élément déclencheur.
Pour moi ça a été le surf. Pour d’autres ça sera une autre passion : la rando, le ski, le course à pieds, le cheval, le voyage, le vélo, la cueillette, la pêche, la plongée, l’escalade, la photographie …
Il paraît plus évident et naturel de protéger un endroit quand on l’aime. Quand il nous permet d’y exercer notre passion. Quand on y vie des moments de bonheur, des moments d’extase et de joie intense.
Devient-on écolo par passion ?
Autrement dit, la passion est-elle la porte d’entrée la plus naturelle pour devenir plus responsable ?
Qu’en est-il pour toi ?
Ta passion t’a t’elle rendu(e) plus responsable ?
Cool ! Merci. J’en suis et bravo pour l’initiative. A bientôt au lineup !
Salut Jean-Luc. Merci pour ton commentaire, ça fait super plaisir !
Carrément, avec plaisir 😉
[…] plus facile de faire un effort dans un domaine que l’on aime plutôt que l’inverse. Cet article sur le blog d’Having Fun en parle très bien. Et puis, les plaisirs que la glisse nous procure, on les doit essentiellement […]